Découvrez l'histoire et l'architecture uniques du Palais Royal de Bucarest
Publié dans: Différentes pierres naturelles // Publié le 12.01.2018
Au début du XIXe siècle, Dinicu Golescu a posé les fondations d'un bâtiment qui, un demi-siècle plus tard, deviendrait le Palais Royal de Bucarest, un bâtiment connu aujourd'hui sous le nom de Musée national d'art de Roumanie. Trois ans (1812-1815) ont pris Golescu pour ériger un bâtiment qui comprenait 25 chambres, un grand nombre pour la Roumanie à cette époque, d'autant plus que le terrain était à la périphérie de la ville. Les propriétaires et la destination de l'édifice changent au fil du temps (Alexandru Ghica Voda, Alexandru Ioan Cuza) jusqu'à ce qu'il devienne la demeure de Carol I (1839-1914) en 1866. A partir de ce moment, le destin de cet édifice est étroitement lié à la Maison Royale et les moments importants de l'histoire de la Roumanie.
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Comparons quelques secondes l'image actuellement imposante du palais sur Calea Victoriei avec les idées de Carol I sur ce qui allait devenir sa résidence royale : "Les pièces n'étaient pas trop grandes, mais avec un équilibre agréable. (...) Les fenêtres de ces pièces menaient à un marché sale, sale où quelques gitans s'étaient installés, et les cochons se roulaient dans la boue. »
Entre 1882-1906, Carol commande deux architectes étrangers (Paul Gottereau et Karel Liman), afin que le bâtiment s'étende et acquière une forme similaire à aujourd'hui, leur travail étant poursuivi par l'architecte NN Nenciulescu (commandé par Carol II) pour finaliser sa structure définitive entre 1930 et 1937. La guerre marque également la construction, l'aile nord étant partiellement détruite en 1944. Quatre ans plus tard, le régime communiste fait passer le bâtiment en propriété de l'État et le transforme en musée, tout en gardant le corps central - la salle du trône de le Palais Royal - pour la réception du haut fonctionnaire communiste au Conseil des ministres (plus tard le Conseil d'État). Entre 1950 et 1989 et sans interruption, l'ancien Palais Royal fonctionne comme un musée d'art.

"Le Prince Charles de Hohenzollern entrant à Bucarest" (gravure extraite de L'illustration, Le 10 mai 1866)

Suite aux événements de décembre 1989, environ 80% du bâtiment a été détruit. De 1990 à 2000, le musée est fermé pour rénovation et reconstruction et depuis 2001, le bâtiment abrite le Musée d'Art de Roumanie.
Dans un tel contexte, il n'est pas étonnant que la pierre naturelle, plus précisément le marbre, ait été choisie pour créer la distinction d'un tel lieu. La pierre naturelle a été et continue d'être le matériau de la magnificence, des classes aristocratiques et des temples depuis sa découverte comme matériau de construction. La brillance de la surface et l'uniformité chromatique de la plupart des marbres conviendront toujours aux hautes et splendides salles, caractéristique des institutions symboliques jouant un rôle majeur dans le fonctionnement des sociétés, des nations et des diverses formes de gouvernement.
Le marbre a été témoin de l'histoire française au Grand Trianon, au château de Schönbrunn (Vienne), au château de Buda (Budapest), au palais de Buckingham (Londres) et au palais royal de Stockholm pour ne donner que quelques exemples de l'espace de la civilisation européenne. Et à Bucarest, à l'intérieur de l'ancien Palais Royal, on découvre certains types de marbre qui remplissent les mêmes rôles que ceux des palais cités plus haut. Il s'agit de marbre de Carrare, de marbre noir, de crème (exporté de France), de chocolat (Belgique), de Ruschita (les colonnes de la salle du trône).
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Quel que soit le type de marbre utilisé dans la décoration intérieure du Palais Royal de Calea Victoriei, ces pierres sont devenues le support idéal du style néoclassique, apparu au XVIIIe siècle en réaction au baroque encombré. Parmi les initiateurs du changement de paradigme du design figurent les frères Adam (Robert et James) qui publient en 1777 un volume de propositions d'aménagement intérieur consacré aux maisons qui devaient être construites à la suite d'un projet attendu (et confirmé !) Boom immobilier à partir de cette période.
Ainsi le néoclassicisme retrouve la simplicité des formes de l'antiquité grecque et romaine, mais sans abandonner complètement les concepts baroques (segments, contrastes, couleurs vives) etc. La géométrie des bâtiments devient symétrique à l'extérieur avec les intérieurs centrés autour de panneaux ( carré, ovale, rectangulaire) encadré de stuc rouge, vert et noir appliqué sur des surfaces tendues, contribuant à la distinction des pièces.
Les colonnes restent tout aussi importantes dans le nouveau style. Consciente de ces détails de l'époque qui ont marqué les grands changements de mentalité architecturaux apportés par les Lumières, c'est la reine Mary qui a proposé les dessins et photographies des frères Adam aux palais de l'architecte. De cette façon, on peut dire que la Reine était une "co-créatrice" du Palais, consciente des dernières tendances du moment, où le marbre restait toujours aussi présent, mais se voyait attribuer un rôle plus subtil.
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Modèle néoclassique d'Adam, adapté de façon moderne aux gorges pour un éclairage indirect.
Le marbre - sous diverses formes : marches, poteaux, stucs - non seulement s'harmonise parfaitement avec ces approches géométriques et chromatiques néoclassiques, mais c'est un système d'amplification sonore naturel dans les grandes salles, comme la salle du trône (et aussi la salle de l'Auditorium) où l'on pouvait discuter sans élever la voix.
Luxueux, élégant, discret, durable, polyvalent, offrant une bonne acoustique, le marbre est pris en exemple – le Palais Royal de Bucarest – pour ses nombreuses qualités, confirmées dans des milliers de cas, depuis des milliers d'années.
Adresse du Palais Royal de Bucarest / Musée National d'Art de Roumanie : 49-53 Calea Victoriei, secteur 1, Bucarest, Code postal 010063.
Programme de visite du Palais Royal / Musée National d'Art de Roumanie :
Ouvert : mercredi – dimanche
11h00 – 19h00 (mai - septembre)
10h00 – 18h00 (octobre à avril)
L'accès du dernier visiteur est autorisé une heure avant la fermeture du musée.
Source photo : wikipédia
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